Phnom Penh : l'horreur du passé, les sourires du présent

Salut!

Après 6 heures de bus et un passage plutôt facile de la frontière vietnamo-cambodgienne, je suis arrivé dans la capitale du Cambodge, Phnom Penh. Le premier choc a d'ailleurs eu lieu dès le passage de la frontière : la pauvreté du Cambodge saute alors aux yeux. Cabanes en bois servant de maison, détritus recouvrant les bas côtés de la route, gamins se promenant avec des vêtements sales et déchirés, très mauvais états des routes... Bref, tout un tas d'indices qui révèlent la pauvreté des lieux. La capitale n'est pas épargnée non plus. Et pourtant, mes premiers pas dans cette ville m'ont montré la chaleur et le sourire des cambodgiens. Quel contraste par rapport aux cupides vietnamiens! 
Ici, on ne se sent pas "agressé" par des chauffeurs de tuk-tuk, ni par des vendeurs dans la rue. Et c'est vraiment plaisant de communiquer avec les cambodgiens.
Après une journée de farniente, je pars en tuk-tuk, visiter la ville. Je commence mes visites du jour par la découverte de l'histoire récente du Cambodge : la prise de pouvoir en 1975 de Pol Pot et de ses Khmers rouges. Ils ont gardé le pouvoir pendant quatre ans. Quatre années durant lesquelles 3 millions de cambodgiens furent assassinés et ceux sur une population totale de 8 millions d'habitants.
Lorsqu'ils sont arrivés à Phnom Penh, les Khmers rouges ont ordonné aux habitants de retourner dans leur village d'origine pour y travailler la terre. Le but étant d'être complètement autonome en vivre. Utopie. Les cadences imposés et le manque de nourriture ont tué des centaines de milliers de personnes dans les campagnes. Tous les opposants au régime étaient emprisonné, souvent avec leur famille. Il suffisait de porter des lunettes pour être considéré comme un intellectuel et être emprisonné et torturé. Il existait de nombreuses prisons dans tout le pays. Prisons qui étaient la porte d'entrée aux champs d'extermination. Le champs d'extermination de Phnom Penh, situé à quelques kilomètres du centre de la ville, fut la première étapes de ma journée. Journée qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.

Je continuerai les explications dans les commentaires des photos.


La statut du président Norodom Sihanouk
Adoré des cambodgiens pour avoir été le père de l'indépendance, il n'en reste pas moins un personne contesté

Au Cambodge, il fait chaud, donc on fait la sieste

Dans le tuk-tuk

Le champs d'extermination (killing fields)

La visite des champs d'extermination se fait à l'aide d'un guide audio en français qui explique en détails tous ce qui a pu se passer ici. Des explications, mais aussi des témoignages de personnes ayant survécu à ce cauchemar. J'ai eu énormément de mal à retenir mes larmes et après en avoir discuté avec des amis rencontrés pendant mon voyage et ayant visité ce site, je n'ai pas été le seul. 

Attention, les commentaires risquent d'être choquant.


Les prisonniers de la prison S21 (que j'ai visité plus tard) étaient tous conduis dans ces champs d'extermination
Ici, ils arrivaient par camion de 30 prisonniers par jour au début et près de 300 par jour dans les derniers mois
Le soir de leur arrivée, ils étaient abattus mais pas par balles car pour les khmers rouge il fallait économiser les balles
Ils étaient donc mis à genoux en face d'une fosse et tabasser avec divers objets, tels que des cannes en bambou, des pioches, des pelles, des marteaux, des hachettes, beaucoup d'outils agricoles
Cette "écorces" de palmier servait à égorger
Des fois les prisonniers ne mourraient pas tout de suite, les khmers déversaient alors de l'engrais chimique sur le corps
Ce qui permettait aussi de masquer l'odeur de décomposition par l'odeur de l'engrais très répandu dans les champs voisins

Une fosse où 450 corps ont été retrouvé
Parmi eux, des femmes et des enfants

Un étang qui recouvre encore aujourd'hui des milliers de corps

Pendant la saison des pluies, des os, des dents et des vêtements remontent à la surface
Sur le site on peut trouver à même le sol des vêtements des personnes exterminées ici

Les bébés étaient saisis par les pieds et les kmhers leur fracassaient le crâne contre cet arbre
Les premières personnes ayant découvert ce site aux départs des khmers rouge, on trouvé l'arbre couvert de sang
Des morceaux de cervelles et des cheveux étaient pris dans l'écorce

Cet arbre servait de support aux projecteurs allumant les fosses et aussi aux hauts parleurs
Ils diffusaient des chants révolutionnaires
Ces chants ajoutés au bruit d'un gros générateur diesel permettaient de couvrir les cris des exécutés

A l'entrée du musée, un mémorial contient une partie des ossements retrouvés

Des centaines de crânes, fémurs et autres ayant appartenu à des gens de divers âges

Le mémorial

La prison S21

No comment

Les lits sur lesquels les prisonniers étaient attachés et torturés

La potence
Suspendus par les pieds, les prisonniers étaient battus jusqu'à évanouissement
Ils étaient alors détachés et on leur plongeait la tête dans ces grosses jarres contenant de l'eau et un mélange d'engrais
Tout ça pour les réveiller et recommencer

Quelques uns des centaines de portraits des prisonniers
Les khmers rouge archivaient beaucoup de documents : notamment la photo d'entrée dans la prison et la photo de la mort du détenu
Seulement 6 prisonniers ont survécu 

Ce bâtiments est rempli de minis cellules individuelles
Le grillage barbelé est là pour éviter les suicides

Ces boîtes de cartouches servaient de pot de chambre

Sur ces clous étaient disposés les clefs des cellules

Comble de l'horreur : cette prison était une ancienne école

L'arrosoir, instrument de torture
Une serviette posée sur le visage du torturé, de grandes quantités d'eau versées dessus
Le but : faire suffoquer

Avant leur départ, les khmers rouge ont achevé les 11 derniers prisonniers
Aujourd'hui ils reposent tous ici

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Le palais royal

Interdit d'y rentrer et interdit de prendre une photo de l'intérieur

C'est sympa, mais pas exceptionnel

Le musée national

Des moines geeks avec leurs bières

Normal

J'ai du mal à regarder un cambodgien de plus de 50 ans sans imaginer les souffrances qu'il a du endurer 

Une vendeuse de souvenirs non loin d'un temple

Un tuk-tuk cambodgien

L'image est trompeuse : malgré la modernité du bâtiment, Phnom Penh reste une ville très peu développée




6 Commentaires

  1. C'est terrifiant les atrocités que tu racontes malheureusement c'est le lot de toutes les guerres mais cela n'excuse pas la cruautés des hommes.
    Nous pensons que la suite du voyage sera plus riche sur le plan humain et plus chaleureux pour les sites à visiter.
    Gros bisous :o

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  2. Tu as bien fait de prévenir que les commentaires sont choquants. Quelle horreur ! Comment imaginer une telle barbarie ! Il y a de quoi avoir les larmes aux yeux en visitant ces lieux.
    Nous te souhaitons de découvrir au Cambodge des tas d'endroits plus réjouissants!

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  3. C'est sur que ça doit être impressionnant à voir mais tellement essentiel, ce genre d'endroit comme tant d'autres du même genre devraient limite être une obligation à visiter pour ne pas oublier ce dont les hommes sont capables et les erreurs à éviter de commettre.

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  4. quel dépaysement et quelle leçon de la vie. Que cela permette aux futures générations de ne pas oublier ce l'homme peut devenir, et de savoir la chance que nous avons de vivre dans notre pays. Mais tout peut arriver, il suffit d'un détraqué.
    Tu verras dans les jours avenir de belles choses, d'après mon chinois David. Encore plus beau que le Vietnam, c'est peu dire. Continue bien.

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  5. ça c'est une étape qui me marque!!!! brrr j'en ai froid dans le dos ! remet nous vite des beaux paysages....

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  6. A ton retour, il faudra que tu lises L'élimination, de Rithy Panh, qui a connu les camps à l'âge de 13 ans. L'un des livres les plus importants et bouleversants que j'ai lu.

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